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Histoire et reconstitution historique 1789-1815
 
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 Mémoires d'un pharmacien militaire

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Cavalier Jacobin
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Cavalier Jacobin


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reconstitution
régiment: 8e houzards puis 4e Gardes d'honneur
grade: capitaine

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MessageSujet: Mémoires d'un pharmacien militaire   Mémoires d'un pharmacien militaire EmptyLun 11 Aoû - 1:18

LE RECIT D’UN PHARMACIEN MILITAIRE DURANT LA CAMPAGNE D’ESPAGNE…

« Cette guerre ne ressemblait à aucune autre.
C’était une longue occupation
ayant ses jours calmes et ses jours critiques ».

Antoine Fée.

C
’est à l’âge de vingt-ans qu’Antoine Fée, décide d’embrasser la carrière militaire. Au début de ses « Souvenirs » il raconte ses motivations d’une façon très claire : « La conscription allait m’atteindre ; je demandai et obtins, après quelques examens, qui n’étaient guère exigés que comme une formalité, une commission de pharmacien militaire. Je fus désigné pour l’Espagne, et ma petite vanité de jeune homme fut agréablement flatté du droit que je venais d’acquérir de porter l’épée. »
Il est donc nommé Pharmacien sous-aide le 8 octobre 1809.
A la fin du mois de novembre de cette même année, il s’apprête à entrer en Espagne, à la suite d’un important convoi de munitions et d’argent parti de Biarritz, sous les ordres du maréchal Ney. Dès lors, il prend l’habitude d’observer les paysages, la flore et les gens rencontrés sur sa route. Mais sur le sol espagnol, Fée connaît presque aussitôt son baptême du feu : il est engagé dans une embuscade. Pour le jeune apothicaire cet incident est prétexte à être encore plus attentif à ce qui se passe autour de lui ; et à en faire profiter pleinement le lecteur ! Il arrive le 24 décembre 1809 à Madrid, après avoir traversé Burgos, Valladolid et Ségovie.
Puis l’auteur reçoit l’ordre de rejoindre le 1er corps de la Grande-Armée, commandé par le maréchal Victor, en mouvement dans la province de la Mancha ; et le voici de nouveau faisant partie d’un convoi. Mais cette fois les routes d’Espagne sont plus calmes : « La bataille d’Ocaña, livrée il n’y avait pas encore deux mois, donnait aux routes une sécurité inaccoutumée ». L’auteur n’hésite pas décrire en détail ce qu’il partage avec ses frères d’armes : les haltes nocturnes, un improbable et frugal dîner, le mauvais temps, et le signal du départ si soudain qu’il empêche tout repos…

Quelques jours après, Antoine Fée est devant les murs de Séville, ville assiégée par les français; elle ne tarde pas à se rendre. Puis il prend la route de Jerez, avec sa division, au sein du 1er corps d’armée, à destination de Chiclana. Tout au long de son récit, son esprit reste en éveil. Antoine Fée aborde mille sujets. Le quotidien du soldat, de ces combattants de la Grande-Armée qu’il côtoie, en est un exemple. Il raisonne toujours avec beaucoup de réalisme : « Notre armée s’égrenait par le feu de l’ennemi, par les maladies, quelquefois même par le suicide. La nostalgie, cette incurable mélancolie, qui fait rêver les douceurs de la patrie, en même temps qu’elle ôte tout espoir de la revoir jamais, ce mirage trompeur qui ne finit qu’avec la vie, nous enlevait aussi bon nombre d’hommes », écrit-t-il.

Après avoir retrouvé Devergie, son compère, l’auteur accompagne ce dernier à Séville où il doit rejoindre le grand quartier-général. Puis le 26 août 1812, Antoine Fée part pour Grenade. « Les équipages s’étendaient sur une étendue de plus cinq kilomètres. Les voitures des Andalous, contraints de s’expatrier, eurent les honneurs du pas ; puis venaient les caissons des ambulances et ceux du Trésor. Un grand parc d’artillerie de siège fermait la marche ; l’escorte était considérable », écrit-il dans ses « Souvenirs ».
Les soldats doivent cheminer sous un soleil de plomb, endurant une chaleur accablante. Ce qui fait dire à l’auteur: « Un air de feu desséchait les poumons, et il fallait lutter tout ensemble contre une soif dévorante et contre un besoin invincible de sommeil. De temps en temps nous trouvions sur notre passage, ou à courte distance de la route, quelques mares infectes dont on se disputait l’eau croupie et brûlante. »
Fée continue à noter tout ce qu’il voit et toujours d’une façon réaliste : « L’armée du Midi opéra sa jonction à Yécla avec l’armée du maréchal Suchet, dont les avant-postes étaient sous Villena, à une douzaine de lieues environ d’Alicante. Nous vîmes quelques détachements de l’armée de Valence, et nous admirâmes leur excellente tenue. On aurait pu penser, en voyant le bon état de leur équipement, qu’ils arrivaient de France. Les soldats se présentaient à nous avec une apparence de santé et de bien-être que nous étions loin d’avoir ; aussi leur fîmes-nous pitié, avec nos habits poudreux et déchirés, nos souliers troués, et nos figures desséchées par le soleil. Les soldats de Suchet observaient une discipline rigoureuse, tandis que les nôtres étaient accoutumés au désordre ; aussi nous salua-t-on de l’épithète de Brigands de l’armée du Midi », précise le jeune apothicaire.

Au début du mois d’octobre, après une rencontre dans la ville d’Almanza, entre le roi Joseph et les maréchaux Soult et Suchet, décision est prise de rallier Madrid. Mais après une étape à Salamanque, Fée reçoit « l’ordre de suivre le quartier-général, qui se rendait à Tolède pour y passer l’hiver et se ravitailler ». Après un long voyage plein d’imprévus et ayant été victime d’une très forte fièvre, le jeune pharmacien arrive à destination le 13 janvier 1813.
Mis en disponibilité au quartier-général, Fée commence à ressentir un certain ennui… « Je demandai à être attaché à l’ambulance d’une division d’avant-garde, et j’obtins un ordre de service pour la 2ème de dragons, commandée par le général Digeon ; elle occupait la province de Cuenca. Je partis pour la rejoindre dans les derniers jours de février », écrit-il. A peine arrivé, en infatigable voyageur (ou presque…), Antoine Fée reçoit l’ordre de repartir pour la Nouvelle Castille et en mars 1813, il retrouve Madrid.
Il fait preuve alors, une nouvelle fois, d’un certain réalisme face aux événements : « Il circulait des bruits sinistres sur la situation militaire de la France. On parlait de défections, de trahisons même, et l’on devinait que de grands événements allaient se passer dans le Nord, qui décideraient du sort de la Péninsule. L’armée, commandée par le roi Joseph, formée de l’armée du Midi, réunie à l’armée du Centre et à l’armée de Portugal, s’élevait au plus à soixante-quinze mille hommes ; tant nos forces avaient été amoindries par le départ de troupes, destinées pour l’Allemagne. Aussi n’était-il pas difficile de deviner que, de notre côté, pour peu que la lutte continuât, le combat allait finir faute de combattants ».
S’en suit une série de marches interminables ; de bivouacs au cours desquels notre apothicaire partage le quotidien des soldats sur le terrain. La présence de l’armée de Wellington est pesante : « On s’attendait à une attaque générale. Le 16ème régiment de dragons, d’arrière-garde, seul fut attaqué ; chargé par huit escadrons anglais, il eut une centaine de blessés et laissa quelques hommes entre les mains de l’ennemi. ». Plus tard il est témoin de la gigantesque explosion du fort de cette même ville. Ce fut une opération de destruction voulue par les Français, mais très mal maîtrisée : « Les hommes atteints, qui ne furent pas tués, portaient des blessures épouvantables, et on les entendait maudire l’impéritie de leurs chefs ; nous joignions nos malédictions aux leurs. »
L’apothicaire Fée participe à la fameuse bataille de Vitoria qu’il raconte avec force détails. Il est aussi attentif aux jours qui suivirent: « Les débris de l’armée, après la perte de cette bataille, si justement qualifiée d’échauffourée, se dirigèrent sur Salvatierra pour gagner Pampelune, à travers les montagnes ; la perte en matériel était immense, la perte en hommes était relativement peu considérable ».
Puis c’est la retraite vers la France. « Tous les villages que nous traversions étaient abandonnés de leurs maîtres et pillés par les premiers arrivants. La route offrait de beaux sites, que personne de nous ne songeait sans doute à admirer. De temps en temps, des Espagnols, embusqués derrière des rochers, nous tiraient des coups de fusil, et nous tuaient quelques hommes. »
En foulant à nouveau le sol de la Mère-Patrie, le 27 juin 1813, viennent à Fée de sombres réflexions : « Ce n’était pas après une défaite, et en fugitif, que j’aurai voulu revoir cette France qui m’était chère, et les larmes que je versais étaient amères. Cependant il me sembla bientôt que ce sol sacré ne serait pas profané par la présence de l’étranger, et que nous puiserions dans notre courage une nouvelle ardeur pour le défendre. »
Ses « Souvenirs » forment un témoignage très documenté sur le guêpier espagnol…

Elle formera un volume broché de 260 pages.
Ce livre est édité à seulement
100 exemplaires numérotés sur papier Ivoire.

Ce livre paraîtra à la MI-SEPTEMBRE 2008.

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