Le triste sire Barras...

Voici une anecdote concernant le rustre Barras le soir de la St Hubert de l'an 1798; alors que le premier piqueux venait chercher ses ordres auprès du directeur ignare, ce cuistre , à table et en galante compagnie, eut une réaction qui trahissait bien la valeur du personnage:
"L'empaumure fit demander à Barras ses ordres pour la curée aux flambeaux, et le directeur, aprés avoir consulté la belle Hollandaise, répondit que, quand on avait sous les yeux tant de succulentes viandes cuites à point, on ne se dérangeait pas pour aller éventrer une charogne."
Pitoyable, non?
Ces lignes sont tirées de "Chasseurs du temps passé" par le Marquis de Foudras.

Il est vrai que Barras est un home au parcours étonnat.
Il se montre d'une rigeur implacable à Marseille en 1794, contribue grandement à la fin de Robespierre (pour sauver sa tête plutôt que celle de l'aimable avocat d'Arras) et devient le centre du Directoire avant de se faire minablement balayer par Napoléon dans la vie mondaine et dans le lit de l'édentée des isles.