On parle souvent des colonnes de Turreau en Vendée en 1794, mais voici quelques extraits d'archives locales sur les crimes et éxactions commis par les blancs vendéens et chouans :
"Boucret séjourna aux Epesses et fit égorger, sur une liste insignifiante, 25 jeunes gens... qui presque tous allaient partir pour la réquisition, faisaient le service de garde nationale et le faisaient bien... Il fit égorger deux officiers municipaux en écharpe, par une erreur de nom, qu'il ne donna pas le temps d'expliquer.
Dans le reste de la paroisse, on fusilla à toutes mains, sans exception ni formalité.
Grignon m'enjoignit de le suivre à la Flocelière, dont j'étais maire. J'offris de lui donner une liste des grands coupables, il me dit que c'était inutile et fit égorger 6 hommes de ma commune sans me consulter.
La troupe pilla et saccagea alors à tort et à travers; je ne mentionne pas les cadavres épars fait par les soldats. On viola les femmes et même 30 passèrent sur une; soixante ans, un oeil poché et d'autres désagr ments n'en exemptèrent pas une autre, etc, etc".
"Voila comment le passage des Colonnes, en dévastant 600 lieus carrées de pays, égorgea des milliers de patriotes et donna 25 000 hommes à Charette". (Vincent Chapelin cité dans Chassin, la Vendée patriote, t.IV)
"Nous recevons à l'instant par vôtre courrier l'arrêté des représentants du peuple près l'armée de l'ouest en date du 23 de ce mois; déjà l'inspecteur des subsistances nous en avait transmis copie et les 12 000qx de blés requis de nôtre district sont répartis et le contingent de chaque commune va lui être notifié. si nos communes libres sont protégées, elles satisferont certainement à votre demande, mais sans cela il n'est guere possible que nos cultivateurs battent et vannent leurs blés, car les brigands infectent toutes les nuits nos communes libres, en enlevant les récoltes, les bestiaux, chevaux et massacrent les patriotes les plus connus et les colons qui voiturent des denrées pour la République et pour les patriotes". (Lettre de l'administration du district des Sables à l'administration départementale, A.D.V., L429)
"Il est sorti hier de cette ville 600 volontaires suivis de 12 charriots chargé de vivres pour se rendre au Camp de Palliau, etant parvenû environs sur Deux heures après midy entre le moulin de Salboêuf et la metairie de la Vriniere un quart de lieu au midy de Beaulieu, il ont ete attacqué subitement en tête, en flanc, et en queüe par 4 000 Brigands soud les ordres de Charette, qui sont tombé sur eux comme des Tygres furieux, et qui les ont tout impitoablement êgorgé, ceux qui ont echapé au Carnage ont raporté que les volontaires qui rendois les armes ont été torturé par les Brigands de la maniere la plus cruelle et la plus barbare après leurs avoir attaché les mains deriere le dos, ils leurs coupois les veines les quitant perir en ces tourmants, on a veû meme de leurs femmes plonger des fourches en leur sein de ceux qui donnois encore quelque signe de vie".
(Mémoires d'un habitant des Sables-d'Olonne, A.D.V, J163)